INTELLIGENCE EMOTIONNELLE

LA GÉNÈSE DE L’INTELLIGENCE EMOTIONNELLE

En 1983, le docteur Reuven Bar-On soulève la question :
« Pourquoi certains individus jouissent-ils d’un bien-être psychologique supérieur à d’autres ». Pourquoi certains réussissent mieux que d’autres, indépendamment de leurs aptitudes cognitives ? 

Et c’est en 1990, que les psychologues Peter Salovey et John D. Mayer donnent jour au terme « Emotional Intelligence ». Les émotions ne sont pas l’expression d’un chaos interne qui déborderait sans prévenir mais appartiennent à un système de « réponses organisées » à « un événement, interne ou externe, positif ou négatif pour l’individu » permettant à celui-ci de s’adapter dans une situation donnée, mais aussi de se transformer à plus long terme.
Autrement dit, l’expérience de la joie, de la tristesse, de la colère, de la surprise, et de la peur, sont des moments d’apprentissage.

En 1995, Daniel Goleman a écrit un livre intitulé « Emotional Intelligence : why it can matter more than IQ », ce qui a fait du concept de l’intelligence émotionnelle un courant actuel. 

La première évaluation du quotient émotionnel scientifiquement validée apparaît en 1997. Elle permet aux participants de se comparer à la population globale en matière d’intelligence émotionnelle. En 2011, l’EQ-i 2.0 est disponible. Cette mise à jour de l’EQ-I initial intègre d’avantages d’aspects professionnels et touchent tous les individus de la planète.

C’est avec cet outil que je peux vous accompagner pour faire un premier bilan.

DÉFINITION DE L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE

Salovey & Mayer donnent une première définition de l’intelligence émotionnelle dans leur article de 1990, qu’ils préciseront dans une publication de 1997 : « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ».

La définition de l’intelligence émotionnelle que j’adopterais est la suivante:
« L’intelligence émotionnelle désigne l’ensemble des capacités socio-émotionnelles formant l’aptitude de chacun à se livrer à une introspection et à s’exprimer (c’est-à-dire, à faire l’analyse de soi, à se connaître soi-même et à formuler ses pensées), à former et à maintenir des relations sociales (sur les plans professionnel et personnel), à gérer les problèmes (ce qui est important, car chacun perçoit les difficultés de manière différente) et enfin à utiliser le capital émotionnel de façon efficace et constructive (exploitons-nous efficacement nos émotions dans notre quotidien ?) »

L’intelligence émotionnelle, c’est donc 3 facultés successives :

  • L’accès à ses propres émotions: qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce que telle ou telle situation suscite en moi ?
  • La transposition du ressenti en compréhension: pourquoi je ressens cela ? Qu’est-ce qui se joue dans cette situation qui me « touche » ainsi ?
  • La transformation de la compréhension en compétence pour agir et interagir : comment je peux utiliser ma connaissance des émotions pour prendre des décisions me concernant et impliquant/impactant autrui ? Comment travailler sur mes émotions pour qu’elles répondent pertinemment à mes besoins, à ceux de mes interlocuteurs et à ceux du collectif ?
L’intelligence émotionnelle ne désigne pas la mesure de l’émotivité. Elle est plutôt un indicateur de notre efficacité au quotidien, quel que soit le rôle que nous jouons.
Elle désigne notre aptitude à exploiter nos émotions de façon saine et constructive
afin de réussir sur les plans professionnel et personnel. 

INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE ET INTELLIGENCE SOCIALE

Dès lors qu’elle est mise en œuvre en contexte interpersonnel, l’intelligence émotionnelle s’entrelace avec ce qu’on appelle l’intelligence sociale « SOFT SKILLS », à savoir toutes les qualités qui permettent de mieux se connaître/se comprendre et de mieux connaître/comprendre les autres.

Soft skill en soi, l’intelligence émotionnelle est aussi la compétence ombrelle de toutes ces qualités aujourd’hui attendues dans la vie professionnelle, et tout particulièrement dans le management :

  • Présence: capacité à être pleinement à une activité, à concentrer son attention sur la situation et les personnes qu’elle implique.
  • Communication: capacité à transmettre de l’information de façon claire, mais aussi à créer un environnement favorable à la circulation de l’information entre parties prenantes et au dialogue.
  • Ecoute: capacité à entendre toutes les formes de signaux émis par l’environnement, les individus et les collectifs qui y évoluent, sans préjuger de leur valeur.
  • Empathie: capacité à regarder le monde depuis le point de vue de l’autre et à intégrer cette perspective dans la relation et dans ses actions.
  • Confiance: capacité à se sécuriser et à sécuriser les autres, de façon à autoriser et encourager l’audace, la créativité, l’esprit d’initiative
  • Flexibilité cognitive: capacité à diversifier ses modes de réaction en fonction de conditions changeantes.
  • Négociation: capacité à exprimer ses intérêts et à intégrer ceux de l’autre pour construire une décision concertée.

LE MODÈLE SCIENTIFIQUE EQ-I 2.0

LA PERCEPTION DE SOI

L’amour-propre consiste à se respecter soi-même tout en comprenant et en acceptant ses propres points forts et points faibles. On associe souvent l’amour propre à des sentiments de force intérieure et de confiance en soi.

La réalisation de soi correspond au souhait d’essayer constamment de s’améliorer et de s’impliquer dans la recherche d’objectifs personnels pertinents et significatifs, qui conduisent à une vie agréable et enrichissante.

La conscience de soi émotionnelle comprend la reconnaissance et la compréhension de ses propres émotions. Elle inclut la capacité à différencier les subtilités inhérentes à ses propres émotions, tout en comprenant leur cause et l’impact qu’elles provoquent sur ses propres réflexions et actions, mais aussi sur celles des autres.

L’EXPRESSION INDIVIDUELLE

L’expression émotionnelle consiste à exprimer ouvertement ses propres sentiments, que ce soit de façon verbale ou non verbale.

L’affirmation de soi inclut la communication ouverte de sentiments, de croyances et de réflexions, mais aussi la défense de ses valeurs et droits personnels d’une façon acceptable au niveau social, non-agressive et non-destructrice.

L’indépendance correspond à la capacité à rester autodirigé et libre de toute dépendance émotionnelle de la part des autres. La prise de décision, la planification et les tâches quotidiennes sont achevées de façon autonome.

LES RELATIONS HUMAINES

Les relations humaines font référence aux compétences de développement et de maintien de relations mutuellement satisfaisantes, qui sont caractérisées par la confiance et la compassion.

L’empathie consiste à reconnaitre, comprendre et prendre en compte les sentiments des autres. L’empathie implique d’être capable d’exprimer votre compréhension d’un point de vue différent du vôtre, et de vous comporter de façon respectueuse envers les sentiments des autres.

La responsabilité sociale correspond à une contribution volontaire à la société, aux groupes sociaux auxquels on appartient et, de façon plus générale, au bien-être des autres. La responsabilité sociale implique d’agir de façon responsable, de faire preuve d’une conscience sociale et de se préoccuper de la communauté dans son ensemble.

LA PRISE DE DÉCISION

La résolution de problèmes correspond à la capacité à résoudre des problèmes dans des circonstances qui impliquent des émotions. La résolution de problèmes inclut la capacité à comprendre comment les émotions influent sur la prise de décisions.

Le sens de la réalité correspond à la capacité à rester objectif en voyant les choses comme elles le sont vraiment. Cette capacité implique de reconnaître les moments où les émotions ou le parti pris d’une personne peuvent rendre cette dernière moins objective.

Le contrôle des impulsions correspond à la capacité à résister ou à attendre avant d’exprimer une impulsion, une volonté ou une tentation d’action et implique d’éviter les prises de décision et les comportements irréfléchis.

LA GESTION DU STRESS

La flexibilité consiste à adapter ses émotions, réflexions et comportements à des idées ou à des circonstances dynamiques, imprévisibles et inhabituelles.

La tolérance au stress implique de s’adapter à des situations difficiles ou stressantes et d’admettre que chacun peut gérer ou influer de façon positive sur les situations.

L’optimisme est un indicateur qui révèle l’attitude et la conception de la vie positives adoptées par une personne. Elle implique de rester optimiste et endurant, en dépit des déboires qui peuvent survenir occasionnellement.

L’EQ-i est un instrument de type « B », c’est-à-dire qu’il ne peut être administré et débriefé que par des professionnels certifiés et qu’il garantit les points qui suivent : 

  • La fiabilité : les résultats doivent être cohérents et reproductibles (ce qui veut dire que si vous administrez le test à une personne tous les ans, les résultats seront quasiment identiques)
  • La validité : implique que la compétence évaluée est bien conforme à la définition de la compétence en question. 
  • L’échantillon normatif : les résultats correspondent toujours à une comparaison avec un groupe normatif d’au moins 500 personnes.
  • La recherche scientifique : l’EQ-i repose sur 17 ans de recherche scientifique du Dr Reuven Bar-On